LA BASE DE L'INRAP VENDEE FERME?

Les archéologues de l'Inrap, basés à Longèves, craignent d'être délocalisés. La direction remet en cause l'utilité d'une antenne en Vendée.

L'antenne vendéenne de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) est menacée. La direction interrégionale, basée à Rennes, est en effet décidée à fermer le local de Longèves.

« La commission d'hygiène et de sécurité a estimé que ce centre n'était plus aux normes, explique Gilbert Aguesse, le directeur interrégional de l'Inrap. On étudie actuellement des solutions. Ce qui est certain, c'est que nous allons quitter Longèves. L'activité en Vendée ne justifie plus la présence d'une base dans le département. »

Cette annonce a créé l'émoi chez les salariés. « Le département va perdre un service de proximité, déplore Pascal Vialet, chargé de recherche à Longèves. Nous sommes treize agents pour effectuer un travail qui a été estimé à l'équivalent de 19 temps plein. Si nos locaux sont vétustes, c'est que la direction ne les a pas entretenus. »

« On détruit un savoir local »

Ces archéologues de l'Inrap sont chargés de réaliser des fouilles dans le cadre de projets d'aménagements : grands ouvrages ou travaux des collectivités, constructions de lotissements... Ces études sont obligatoires depuis 2001.

« On est en train de détruire un savoir local et une compétence, indique pour sa part Jérôme Pascal, responsable d'opération. Nous connaissons le territoire, les dossiers et les élus. » Si Longèves venait à disparaître, les travaux archéologiques de Vendée pourraient être dirigés de Carquefou, au nord de Nantes.

« Aucune décision n'est encore prise, précise Gilbert Aguesse. Carquefou est une possibilité, Poitiers une autre. Mais pourquoi pas se rapprocher également de la Charente-Maritime et créer un centre entre Fontenay, Niort et La Rochelle ? »

Ce site vendéen fut installé en 1994 à l'occasion de la construction de l'A 83. « Cette antenne est nécessaire, c'est la seule entre Bordeaux et Nantes, note Pascal Vialet. Est-ce que tout le monde va pouvoir se déplacer ? Il y a les conjoints et les enfants à prendre en compte. »

La direction interrégionale de l'Inrap ne veut pas « négliger l'aspect humain ». Le comité technique de la direction nationale devra, de son côté, étudier et valider les propositions. Sa décision pourrait être connue à la fin du premier trimestre 2009.

Source: Cyrille CALMETS. Ouest France